Le nom de Paul Braffort (né en 1923) apparaît dans de nombreux écrits
(même si ce n'est pas souvent sur la couverture): articles de revues,
monographies, mais aussi dépliants publicitaires, pochettes de disques,
notices d'utilisation ou fichiers de la CIA.
On l'y trouve généralement affublé de titres et de qualités
plus ou moins fantaisistes :
ingénieur atomiste (il a exercé le métier de
documentaliste au Centre d'Études Nucléaires de Saclay)
espion communiste (suite à un gag radiophonique de Francis
Blanche, dont la retranscription figure dans les archives de la DST)
pionnier de
l'intelligence artificielle (il a édité sous ce titre un opuscule
certes paru chez Payot, mais que l'on ne trouve guère dans les
bibliothèques universitaires)
écrivain : membre de l'OuLiPo (Ouvroir de
Littérature Potentielle), et à ce titre auteur de chapitres de divers ouvrages
collectifs, il n'a guère publié en son nom propre que L'intelligence
artificielle, ouvrage mentionné ci-dessus
auteur de chansons à succès (il a composé nombre de chansons, mais
la seule qui lui ait rapporté l'estime
et les aumônes de la SACEM est une rengaine chantée par Barbara dans
un documentaire : ``C'est moi que j'suis la Joconde...'')
compositeur d'opéras (il a mis en musique des
poèmes de Raymond Queneau, et participé à des émissions musico-humoristiques,
notamment avec Schützenberger, Vian et, prétend-il, Edouard Balladur)
théoricien des nombres (il est licencié ès
sciences mathématiques)
philosophe existentialiste (il a aussi une
licence de philo, et s'est produit à l'occasion dans une cave de
Saint-Germain-des-Prés; mais la thèse qu'il a commencée, c'était sous
la direction de Gaston Bachelard)
informaticien - son appellation la mieux contrôlée, puisqu'il a
enseigné comme professeur associé à l'Université d'Orsay, avant de
diriger une société de services informatiques qui a mis plus de trois
ans à déposer son bilan.
Les inventions de ses biographes ne rendent pas justice à Paul
Braffort, qui non seulement a fait des tas de choses (qu'il conte d'ailleurs
admirablement) et compte en faire bien d'autres (il
espère toujours le Nobel de Physique), mais qui est d'abord un
ami charmant.
Et, somme toute, un monsieur très sérieux.
D'ailleurs, il a
maintenant un site ouahouahouah sur
lequel on peut notamment trouver ses chansons.